Je terminais mon dernier article par une hospitalisation pour suspicion de pré-eclampsie et j’en connais bien le schéma.

Ma première hospitalisation

Comme pour La Petite, j’ai le droit à un traitement contre mon hypertension, une échographie complète, une prise de sang, 2 monitoring par jour et une protéinurie sur 24h. J’ai été hospitalisée le samedi après midi, je rentre chez moi le lundi car la protéinurie sur 24h est négative.

Crédit photo : photo personnelle

Ma petite visite quotidienne, floue mais mignonne

Je reprends mon suivi sage-femme deux fois par semaine. Ma maman reste avec moi la semaine pour m’aider car je suis crevée, elle rentrera le vendredi chez elle. J’ai énormément de contractions, pas très douloureuses ni efficaces mais je suis littéralement épuisée.

Je cumule en plus avec un énorme rhume qui me terrasse complètement. Je ne dors quasiment pas la nuit… La Petite est malade aussi, elle est très dure avec moi et me colle énormément tout en pleurant beaucoup, elle a vraiment mal vécu mon hospitalisation.

Cette semaine est vraiment difficile, je n’en peux plus de la grossesse alors que je n’espérais pourtant qu’une chose il y a quelques semaines : arriver à 37sa.

Je culpabilise énormément de ces sentiments contradictoires. Je pleure beaucoup, je stresse de devoir tenir comme ça encore plusieurs semaines. D’imposer à ma mère de rester m’aider. D’imposer à mon mari mes angoisses. En plus de ça, je stresse de l’après, d’accueillir un nouveau bébé dans la famille, un bébé malade. J’ai peur de ne pas savoir gérer le quotidien avec 2 bébés, de me laisser envahir par l’hémophilie de mon fils, de mettre La Petite de côté… J’ai l’impression que cette fin de grossesse a pourrie la relation que j’avais avec ma fille et qu’elle me détestera toute sa vie pour ça. Bref, mes pensées ne sont plus rationnelles DU TOUT !!!

Ma deuxième hospitalisation

Le samedi suivant, nouvelle visite de la sage-femme à domicile, ma tension est à nouveau très haute, elle appelle la maternité, je dois retourner aux urgences. Évidemment le même schéma se reproduit, je suis hospitalisée pour protéinurie sur 24h et suivi de l’hypertension.

Le lendemain, ma tension ne baisse pas, on me donne un 2e traitement mais ça ne change rien. Dans l’après-midi, je suis à 18/10 malgré mes 2 traitements. J’ai le tensiomètre au bras depuis presque une heure… La sage-femme vient m’annoncer que la protéinurie est au dessus du seuil des 0.3mg, je suis donc officiellement en train de refaire une pré-eclampsie. Je suis à 36+5 SA.

Elle me laisse brancher à son tensiomètre de l’enfer qui prends une mesure toutes les 5 minutes puis revient avec un nouveau cachet contre la tension, l’ultime tentative avant le déclenchement.

Une heure plus tard rien n’a changé, ma tension crève le plafond, combiné au stress qui monte d’un accouchement imminent, c’est le combo gagnant. Je vais donc être déclenchée à 19h. Il est 18h. Ma mère a 2h de route et nous avons pas de moyen de garde pour La Petite. Je commencerai donc sans mon mari.

Mon accouchement

À 19h, on m’emmène en salle d’accouchement pour la pose du ballonnet. Ayant un utérus cicatriciel, c’est cette méthode, dite mécanique qui est préconisée. En gros, on me met un ballon dans l’utérus, qui sera gonflé d’eau. Mécaniquement, mon col va s’ouvrir et déclencher les contractions de travail et donc l’accouchement.

Je me retrouve donc en salle d’accouchement, sur une table, seule, à poil sous ma super blouse d’hôpital. Un anesthésiste à droite me perfuse pour ma tension, une sage femme à gauche me place un monitoring et un tensiomètre. Une interne en gynéco, en bas, me place le ballonnet. Et 3/4 personnes autour observent et débattent… Je suis au top du confort !

La pose du ballonnet n’est pas une partie de plaisir mais au moins c’est rapide. 5 min après, les contractions de travail commencent, j’ai super mal ! En plus, le ballonnet appuie sur ma vessie, j’ai l’impression que je vais faire pipi sur la table… Je ne peux pas bouger pendant 2h à cause du monitoring, afin de vérifier que le bébé supporte bien la perfusion d’anti-tenseur qu’on m’a posé.

On me laisse seule. J’essaye de me souvenir de mes cours de préparation à l’accouchement sauf que que je ne peux rien faire pour accompagner ces horribles contractions, je ne peux pas bouger. Je pleure de douleur, j’appelle. La sage femme vient me rassurer, et m’aider à me mettre sur le côté avec tous mes fils. Ça va un peu mieux. Je n’ai plus la sensation que je me pisse dessus, c’est déjà pas mal…

Les contractions s’intensifient encore, se rapprochent, j’en ai toutes les 2/3 minutes et je me demande bien comment je vais pouvoir tenir avec cette douleur de l’enfer pendant des heures et des heures jusqu’à l’accouchement.

Mon mari arrive. Quand je le vois, je fond en larmes, je lui dit que je n’y arriverais jamais, que la douleur est insoutenable, que je vais mourir et que jamais de la vie, il y aura un troisième enfant. Bref, tu vois la scène…

Me connaissant et connaissant ma tolérance à la douleur habituelle, il rappelle la sage-femme. Devant ma détresse, l’interne en gynéco revient et se rends compte que le ballon est trop gonflé. Elle le vide un peu et pouf, la libération ! Mes contractions deviennent bien plus supportables. Je revis !

Une heure après on vient me libérer du monitoring, je vais pouvoir aller dans une salle de pré-travail et laisser la nature (ou plutôt le ballonnet) faire son boulot.

Je peux marcher, faire du ballon, aller au toilettes, c’est le pied ! À présent, je gère mes contractions comme une pro. Je saigne un peu aussi mais ce n’est pas méchant. Entre 2 contractions, j’arrive même à somnoler un petit peu avec mes boules Quies. Mon chéri lui dort carrément ! Il a bien raison mais je suis quand même un peu jalouse. Vers 6h du matin, j’ai un nouveau monitoring. Je m’installe sur le ballon, les contractions s’intensifient mais c’est tellement rien à coté de ce que j’ai vécu tout à l’heure que je les supporte hyper bien !

À 8h, il est prévu que je repasse en salle de naissance pour la pose de la perfusion d’ocytocine pour accélérer le travail. Sur le chemin entre les 2 pièces, je fais moins la maligne, à chaque contraction je dois m’arrêter. En arrivant dans la salle de naissance, je vais faire pipi puis en m’installant sur la table, le ballonnet tombe. Je suis ouverte à 5 !

La sage femme décide de me poser la péridurale en même temps que l’ocytocine. L’équipe d’anesthésistes débarque, ils sont 4 ou 5, tous très sympas et de bonne humeur. Il me pose la péridurale allongée sur le côté, je suis contente de ne pas devoir m’asseoir, je remonte les genoux sur ma poitrine et ils me piquent. Je ne sens rien de particulier, vraiment trop facile ! Et surtout, je suis quasiment instantanément soulagée !

Peu de temps après, mon mari et moi nous retrouvons en tête à tête, mon mari continuait de chercher le prénom malgache de notre fils, même si a priori il a trouvé. Moi, je me contente de dire oui ou non…

Environ 2h après, je ressens à nouveau les contractions de manière assez forte et j’ai comme une envie de pousser. On appelle la sage femme et effectivement je suis a dilatation complète. Cependant, le bébé n’est pas du tout engagé, ce n’est donc pas encore le moment de pousser.

On me remet une petite dose de péridurale et on attends encore un peu !

Presque une heure plus tard, la douleur est de retour et l’envie de pousser est super forte, on rappelle la sage femme et cette fois c’est la bonne. Tout le monde s’installent. On me réexplique rapidement comment pousser et c’est parti.

Première poussée, pas super efficace… La deuxième, pareil. Les sages-femmes me répètent non stop de respirer normalement sauf que j’ai le nez totalement bouché, je ne peux respirer que par la bouche alors je fais du mieux que je peux… Après la troisième poussée, pas très efficace, j’envoie chier la sage femme à côté de moi qui me dit de respirer par le nez pour la vingtième fois et je me concentre sur celle qui est entre mes jambes et qui m’écoute. C’est reparti ! 1, 2, 3 poussées, ça avance, on y est presque ! J’ai mal, j’ai l’impression de pousser n’importe comment et d’être super nulle mais je tiens bon, je n’ai pas le droit aux instruments à cause de l’hémophilie de mon fils alors je sais qu’il faut que je me donne à fond pour éviter la césarienne.

Encore une contraction qui arrive, je pousse de toutes mes forces, mon mari m’aide du mieux qu’il peut et on y est presque. La tête est là. La prochaine, c’est la bonne !

Justement elle arrive, je donne tout ce que j’ai, quand tout à coup, clac, une douleur hyper aiguë me saisie. Je comprends tout suite ce qui s’est passé, la sage femme m’a fait une episio. Je crie de douleur mais c’est efficace, mon bébé est là ! J’aurais quand même préféré qu’elle me prévienne mais bon c’est fait…

Mon fils atterri sur ma poitrine, premier gros câlin avec papa et maman. C’est fini, c’était parfait, mon bébé est né !

Le scénario rêvé s’est réalisé, il est né par voie basse et il va bien, je suis soulagée et heureuse.

L’expulsion du placenta arrive, je pousse un petit coup et blop, tout le reste sort. Je trouve ça carrément dégueu comme sensation mais bon, c’est la nature hein ! La sage femme commence la suture de mon episio mais aïe je n’ai plus de péridurale ! Je pompe mais ça ne change rien, je sens tout. La sage femme utilise un spray anesthésiant à base de froid (aucun souvenir du nom) mais ce n’est clairement pas miraculeux… La suture est un supplice mais bon il faut ce qu’il faut. Comme j’ai du mal à gérer la douleur avec mon fils sur moi, mon mari et la puéricultrice en profitent pour le peser, le mesurer, le nettoyer rapidement et l’habiller.

Mon mari le garde un peu dans ses bras le temps que la suture soit terminée. Cela me semble interminable…

Une fois terminée, mon mari me redonne notre fils, je lui donne le sein mais il n’est pas très motivé, il ne tète pas bien, me fait mal et s’endort direct. De toute façon, je sais que je ne veux pas l’allaiter. Pour pleins de raisons que je t’exposerai une prochaine fois.

Nous prenons quelques photos et prévenons nos proches de la naissance de notre fils.

Crédit photos : photos personnelles

Nous attendons d’aller en chambre mais c’est long ! En fait, ils attendent que ma tension (toujours trop haute) se stabilise, sauf que je sais très bien qu’elle ne va pas redescendre à 12/7 comme par magie. Surtout que je n’ai pas dormi depuis 36h et pas mangé depuis 24, et entre deux j’ai accouché. Il va falloir me requinquer un peu avant, les gars ! Malgré tout, ils nous laissent là 4h puis enfin ils se résignent et me libèrent !

Je te raconterai ça plus tard, mais 2 semaine après j’étais toujours en hypertension, heureusement qu’ils m’ont sorti de là à un moment donné !

Allez, je reviens vite te raconter notre séjour à la maternité (qui a quand même duré 10 jours…) !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *