Je reprends là où je t’avais laissé la dernière fois, à savoir la 2e échographie de croissance à 29SA. J’ai rendez vous en début d’après-midi à la maternité. Je viens juste pour une échographie donc je ne passe pas par la case infirmière et contrôle de routine. C’est une sage femme que je ne connais pas qui me fait l’échographie, tout se passe bien, la Petite est toujours au 10e percentile, les notchs n’ont pas bougés, bref rien de neuf… Merci, au revoir.
Crédit photos : photos personnelle, photos du 6e mois
Le soir même, j’ai rendez vous avec ma sage femme libérale pour mon premier cours de préparation à l’accouchement. Mon mari me rejoint directement là bas, il est un petit peu en retard alors en attendant je papote avec ma sage-femme. Je lui raconte l’échographie de cet après-midi, les notchs, etc… Mon ostéopathe qui est dans le même cabinet lui a raconté notre dernière séance et cette fameuse douleur qui serait localisée au foie.
Je lui raconte que j’ai beaucoup gonflée au niveau des pieds et des mains. J’ai du retirer mon alliance depuis plusieurs jours déjà (et dans la douleur !) et je ne peux plus porter la moitié de mes chaussures.
Mon mari arrive, le petit cours commence, on parle d’anatomie, de périnée, etc… J’apprends pleins de trucs, je suis contente !
A la fin de notre rendez-vous, ma sage femme me demande si elle peut prendre ma tension, parce qu’avec tout ce que je lui ai raconté tout à l’heure, elle ne voudrait pas me laisser partir avec un doute… Hum hum un doute sur quoi ???
Elle prends ma tension, et n’est pas ravie du résultat. Elle ne me le donne pas, me dit de m’allonger un peu et elle me la reprends 10 min après. J’ai 16/10. Avec mon accord, elle appelle ma maternité, elle leur donne tous mes symptômes : tension élevée, oedemes, douleur au niveau du foie, etc… La maternité me demande de venir.
Je n’avais pas vraiment prévu d’aller passer ma soirée aux urgences de la maternité. Ma sage femme me conseille de prendre des affaires pour la nuit et de la tenir au courant. Je me dis qu’elle exagère, je me sens très bien, mais je le fais quand même.
Si tu es renseignée sur les maladies de la grossesse tu as surement compris ce qui m’arrive. Moi à ce moment là, je ne comprends rien du tout…
J’arrive à la maternité, on me fait les examens de routine, principalement analyse d’urine et tension. Je suis à 17/11… Bon…
On m’installe dans une salle (qui est en fait une salle de pré-travail) et on me branche un monitoring, c’est le premier de ma grossesse, mais loin d’être le dernier ! Et là, on attends… C’est long. Comme des idiots, nous n’avons pas pensé à manger avant de partir… On me demande à nouveau un échantillon d’urine puis de recueillir toutes mes urines dans un gros flacon. Entre deux, on me fait une prise de sang et un appareil prends ma tension toutes les 5 minutes. Finalement, vers 1h on m’annonce qu’on va me trouver une chambre dans la maternité et que je vais être hospitalisée. Je serais finalement installée dans la chambre vers 3h du matin. C’est une chambre double mais je suis seule. Mon mari me laisse, non sans mal, mais il faut qu’il aille dormir, il travaille demain…
Je dors très mal et surtout très peu. Le lendemain matin, après le petit déjeuner, de gentilles sages femmes viennent me voir et enfin on m’explique tout ! A priori, je fais une pré-éclampsie. Nous serons sûr du diagnostic une fois l’analyse de mes urines sur 24h réalisée mais ça en prends bien le chemin.
Mais au fait, c’est quoi la pré-éclampsie ? La pré-éclampsie (appelée aussi toxémie gravidique) est une hypertension artérielle gravidique qui apparaît dans la deuxième moitié de la grossesse, associée à une protéinurie. La pathologie fait suite à un défaut de vascularisation du placenta. Seule la naissance de l’enfant permet de stopper l’évolution de la pré-éclampsie vers ses complications neurologiques, hépatiques et rénales. Les complications peuvent toutefois survenir dans les 48 heures du post-partum. Cette définition, c’est la seule recherche google que je m’autoriserai pour ne pas me faire paniquer.
Comme l’accouchement peut être déclenché à tout moment, on me fait une injection de corticoïdes pour favoriser la maturation pulmonaire du bébé. C’est à ce moment là, que j’ai vraiment réalisé la gravité de ce qui m’arrive. J’ai fondu en larmes et appelé mon mari au secours.
La journée fut ensuite rythmée par des monitorings, de multiples prises de tension et le passages des sages femmes. Les antihypertenseurs qu’on me donne n’ont pour l’instant aucun effet… La nuit passe, je dors encore plus mal que la nuit précédente.
Le lendemain matin, on m’annonce que je vais être transférée dans une maternité de niveau 3 car étant à 29SA, si j’accouche dans une maternité de niveau 2B comme ici, il ne pourront pas prendre en charge mon bébé. Ils n’ont aucune certitude que je tiendrais jusqu’à 32SA. Je suis encore plus dépitée… Ils sont en train de me chercher une place. J’appelle mon mari en catastrophe et je prends mon petit déjeuner. A peine mon mari arrivé, des brancardiers rentrent dans ma chambre. Ils sont arrivés tellement rapidement que les sages femmes n’ont pas eu le temps de me prévenir. Je suis donc transférée en pyjama à la maternité de Port Royal.
Là bas, je repasse par la case urgences avec monitoring, échographie, et je réexplique tout mon dossier médical. Sans surprise, je suis hospitalisée. Le discours du personnel est bien plus rassurant, ils imaginent même un retour à la maison si ma tension se stabilise avec les médicaments.
Une routine s’installe, les matinées sont réservées aux examens : prise de tension, prise de sang, monitorings, et parfois échographie… et à la visite des médecins. On me pèse également tous les jours, je prends un à deux kilos par jour à cause des œdèmes. Je suis tellement gonflée au visage que je me reconnais difficielemnt dans le miroir.

Je m’installe dans ma chambre d’hôpital comme à l’hôtel. Je m’imagine rester là des semaines. Mon mari me ramène ma bouilloire, des gâteaux, des magazines, etc… J’ai aussi un peu de visites.
Le samedi, j’ai beaucoup plus de visites, c’est sympa. Je passe une bonne journée, il fait beau, on prends l’air dans le jardin de l’hôpital avec des amis. J’ai très mal au ventre mais cela n’a pas l’air d’être des contractions puisque c’est en continu, je me dis que j’ai peut être un peu trop forcée aujourd’hui après une semaine de repos complet.
En fait, cette douleur, c’est la barre épigastrique. Ma pré-éclampsie se complique et là encore, je n’ai rien vu venir…