Aujourd’hui, nous allons parler traditions !

Si tu me lis aujourd’hui, c’est parce que tu es probablement toi-même en train d’organiser ton mariage, alors les traditions françaises, normalement, tu les connais. Par contre, les traditions malgaches, il y a de (très) fortes chances pour que tu n’y connaisses rien ; c’est de celles-ci que je vais te parler aujourd’hui.

Je vais tenter de t’exposer de la façon la plus fidèle possible, le déroulement d’un mariage malgache traditionnel et t’expliquer chacune des étapes qui le compose.

(Attention tout ce que je vais te raconter ici n’est pas d’une fiabilité absolue puisque je n’ai assisté qu’à un seul mariage à Madagascar. Tout le reste de mes « connaissances » me proviennent de la famille de Chéri-Chéri ou de ce que j’ai pu apprendre lors de l’organisation de mon propre mariage.)

Photo personnelle

Crédits photo : Photo personnelle prise à Madagascar

Le mariage malgache traditionnel est très codifié et les mariés doivent respecter chaque étape pour que l’union soit déclarée légitime par la communauté.

PREMIÈRE ÉTAPE : LE « FIANTRANOANA »

Cette phase du mariage malgache n’est plus vraiment pratiquée aujourd’hui, surtout en milieu urbain. Durant le « fiantranoana », la famille du prétendant se rend au domicile de la future mariée afin de demander à la famille de celle-ci la permission de venir lui demander sa main, un autre jour.

En ville, elle est remplacée par la venue du futur marié au domicile de la fille pour prévenir les parents de celle-ci que sa famille et lui vont venir « se présenter ».

DEUXIÈME ÉTAPE : LE « FISEHOANA » (SIGNIFIE « PRÉSENTATIONS »)

Le prétendant et sa famille viennent se présenter devant la famille de la future mariée. Le prétendant fait part de son amour pour la jeune fille et de son intention de la prendre comme épouse. Pour les Malgaches, il est très très très (oui autant de « très ») important d’obtenir la bénédiction des parents pour pouvoir se marier, sous peine de voir le mariage annulé.

Les deux familles font alors connaissance et décident ensemble de la date du « vodiondry » ainsi que celles des mariages civils et religieux s’il y a lieu.

C’est durant cette phase que les deux familles parlent aussi des détails du mariage : du nombre d’invités des deux parties, de la manière de se partager les dépenses, etc. Autrefois, c’était la famille de la mariée qui prenait en charge toutes les dépenses générées lors du « vodiondry » tandis celle du marié devait s’acquitter de celles occasionnées lors du mariage civil et/ou religieux. De nos jours, ils n’y a plus vraiment de règle quant à la répartition des dépenses, c’est un peu comme en France, chacun fait comme il peut/veut et les mariés mettent souvent la main au porte-monnaie !

TROISIÈME ÉTAPE : LE « VODIONDRY »

C’est l’étape la plus importante du mariage malgache. Il s’agit d’une phase de « négociation » (souvent symbolique) entre les familles des mariés.

De façon littérale, le mot vodiondry signifie « croupe de mouton ». Il s’agit de la partie la plus tendre et appréciée du mouton, elle est d’ailleurs réservée aux aînés lors des cérémonies officielles.

Autrefois, au temps des rois, le marié devait donner un mouton à ses futurs beaux-parents. Mais, aujourd’hui, on ne donne plus de mouton, ce morceau de viande est remplacé par une dot ou somme d’argent qui équivaut à la « valeur marchande » de la future mariée. Parce qu’en tant que femme, la future mariée est précieuse : c’est elle qui effectue la plupart des tâches ménagères à la maison. Il faudra donc penser à compenser son absence. Ce rituel consiste en un échange de discours très animé entre les deux familles dans le but de dominer l’autre parti. Ces échanges sont très symboliques et sont, en conséquence, souvent réalisés par des mpikabary (porte-paroles) qui maîtrisent les secrets de cette joute verbale. Il arrive parfois que les familles ne parviennent pas à se mettre d’accord et le mariage est annulé (ou reporté).

Les fiancés sont considérés comme des mariés légitimes aux yeux de la société malgache après le vodiondry comme le dit ce proverbe malgache : « Mitaribady tsy lasambodiondry, henatra eo amin’ny tany ama-monina » qui signifie « se présenter devant la société comme mari et femme sans avoir fait le vodiondry est un acte honteux aux yeux de la communauté ».

La jeune fille peut déjà rejoindre son foyer conjugal. Toutefois, aujourd’hui, cette union doit être renforcée par le mariage civil et religieux.

C’est cette cérémonie que Chéri-Chéri et moi avons décidé d’organiser à Madagascar. Je viens de t’en donner les grandes lignes mais cette cérémonie très symbolique et très normée mérite un article à elle seule. Tu en sauras donc plus très bientôt avec le récit détaillé de notre vodiondry !

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Crédits photo (creative commons) : Pixabay

DERNIÈRES ÉTAPES : LE MARIAGE CIVIL ET LE MARIAGE RELIGIEUX

Ce sont les dernières étapes du mariage malgache. Autrefois, ces deux étapes n’existaient pas. C’est la colonisation occidentale qui a apporté ces pratiques dans la culture du pays. Ces deux dernières étapes deviennent pourtant de plus en plus importantes pour les jeunes générations.

Je n’ai malheureusement pas encore assisté à un mariage civil à Madagascar mais d’après ce que j’ai pu comprendre, il n’y a pas de grande différence avec le mariage civil français.

Pour le mariage religieux, j’ai un tout petit peu plus d’expérience puisque j’ai pu assister une fois à une messe de mariage malgache. Sur les grandes lignes, la messe de mariage malgache est très proche de la messe française, à part qu’elle est beaucoup plus vivante et chantante ! Je ne pourrais pas t’en dire plus car j’ai eu beaucoup de mal à suivre la cérémonie religieuse, pour la simple et bonne raison que la messe était en malgache et que je n’ai rien compris du tout ! À Madagascar, en général, la messe a lieu le matin et la réception de mariage se déroule sur toute la journée. Le déjeuner commence souvent vers 13 heures et le dessert est servi vers 18 heures.

Il n’est pas contre pas facile de te donner une idée du temps qu’il y a entre chaque étape du mariage malgache, pour certains couples elles sont espacées de plusieurs mois, voire une année. Le vodiondry et le mariage civil ont parfois lieu le même jour pour gagner du temps (et de l’argent). Pour certains couples, les étapes se succèdent en version hyper accélérée quand par exemple la jeune fille est enceinte (oui c’est un peu vieux jeu, mais à Madagascar, c’est encore comme ça…).

Voilà, tu en sais un peu plus sur le déroulement d’un mariage malgache. Je rajouterais aussi que ce déroulement est traditionnel pour l’ethnie Merina (celle de Chéri-Chéri bien sûr) et que les traditions concernant le mariage peuvent varier légèrement d’une région à l’autre du pays.

Et toi, ton Chéri ou toi êtes originaires de pays différents ? Adoptes-tu les traditions de ton Chéri ? Raconte-moi !

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